
Gaultier LEFAY
Titre : Mécanismes et modélisation mécanique du comportement et de la rupture à haute vitesse de tri-couches de matériaux polymères.
Centre de recherche : Centre des Matériaux
Soutenance prévue : Printemps 2026
Pourquoi as-tu choisi de mener cette thèse ?
Au cours de mes études supérieures, je préférai m’orienter directement vers l’industrie. Finalement, par curiosité et grâce à la relation de confiance établie avec ma future direction de thèse, j’ai décidé de franchir le pas. Depuis, cette expérience me permet d’approfondir mes connaissances et de développer mes compétences scientifiques.
A quels besoins répond ton travail de recherche ?
Ma thèse est menée en collaboration avec Westlake Global Compounds, spécialiste du Polychlorure de Vinyle plastifié (PVC), et Motherson, un équipementier automobile. Le projet vise à étudier finement la rupture de tableaux de bord automobiles, pour optimiser le déploiement du sac airbag et sécuriser l’habitacle du véhicule. L’ouverture de la trappe implique la rupture de trois polymères superposés : un support rigide en contact avec le sac airbag, une mousse, et une peau en PVC utilisée comme revêtement pour son effet « cuir ».
Quels verrous scientifiques cherches-tu à lever ?
L’enjeu principal de ma recherche est de développer un critère de rupture des matériaux qui soit directement utilisable par les industriels dans leurs simulations numériques. Pour y parvenir, je construis une base de données expérimentale robuste, alimentée par deux types de tests : des déploiements réels d’airbags et des essais en laboratoire sur une machine de traction à grande vitesse (sur des éprouvettes représentatives). Ces essais complexes sont filmés à l’aide de caméras de corrélation d’images à haute vitesse (jusqu’à 100 000 images par seconde) ainsi que d’une caméra infrarouge rapide, permettant de mesurer l’échauffement des matériaux. Les données ainsi collectées me servent ensuite à établir des lois de comportement spécifiques pour chacun des matériaux, que j’intègre alors dans mes calculs de simulation numérique.
Quelles compétences mobilises-tu ?
Je mets en œuvre des connaissances techniques variées, allant de la mécanique de la rupture à la corrélation d’images, en passant par la thermographie infrarouge et la caractérisation microstructurale. À cela s’ajoute une analyse rigoureuse et critique des résultats expérimentaux, qu’ils proviennent de mes travaux ou de la littérature scientifique. Enfin, la gestion d’un projet de recherche sur trois ans requiert des compétences organisationnelles et relationnelles, en particulier pour coordonner les interactions entre la recherche académique et industrielle et maintenir une communication fluide entre les différents partenaires.
Quoi de prévu après la thèse ?
À l’issue de ma thèse, je souhaite mettre mes compétences au service de l’industrie, idéalement dans des secteurs tels que l’aéronautique, l’aérospatiale ou l’énergie. Cela dit, je reste ouvert à d’autres opportunités, en fonction des thématiques de recherche ou des défis techniques proposés.
Des conseils pour les camarades ?
Avant de commencer un doctorat, il est essentiel de bien se renseigner sur sa future direction de thèse, pour s’assurer que le courant passe bien et que le projet permettra un épanouissement personnel et professionnel. Pendant la thèse, profitez des conférences, des rencontres scientifiques et des échanges avec vos pairs pour élargir votre réseau et préparer l’après-thèse. Enfin, tirez parti des nombreuses ressources disponibles : formations, collaborations et outils techniques. Ces années sont une chance unique d’enrichir vos compétences et d’explorer de nouvelles perspectives !