Stella Criscuolo (E23)
J’ai toujours cru à un monde plus sain, plus durable. Très tôt, la question de l’énergie s’est imposée à moi : comment produire sans détruire notre planète ? Pourquoi ai-je décidé de me tourner vers le nucléaire ? Car c’est ma manière de m’orienter vers une énergie tournée vers l’avenir.
Tout a commencé au collège, lorsque ma professeure de physique nous a parlé d’une énergie formidable, invisible, presque magique, issue des noyaux des atomes. À partir de ce moment, j’ai su que je voulais en apprendre davantage et j’ai dit à mes parents : “plus tard, je veux travailler dans le nucléaire”.
J’ai donc intégré les Mines de Saint-Étienne après les classes préparatoires pour devenir ingénieure. C’est là que mon intérêt s’est réellement ancré dans le concret. L’école offre une grande ouverture dans les domaines de l’énergie et dispose de partenaires industriels et académiques forts dans le nucléaire. J’ai ainsi la chance de préparer actuellement un double diplôme en génie atomique avec l’Institut National des Techniques et Sciences Nucléaires. Les cours sont centrés sur le fonctionnement des réacteurs à eau pressurisée et permettent d’entrer au cœur de l’industrie nucléaire.
Je me destine ainsi à travailler dans l’exploitation des centrales et j’aimerais devenir ingénieure sûreté, afin de veiller à ce que chaque Mégawatt d’électricité soit sûr et durable.
On dit souvent que se tourner vers l’énergie est un choix peu original. Pourtant, comment parler d’avenir sans parler d’énergie ? Comment imaginer notre quotidien sans électricité ? Dans un monde où la consommation ne cesse de croître et où l’urgence climatique s’impose, nous avons besoin d’une énergie décarbonée et souveraine. Il y a près de soixante-dix ans, la France a fait le choix du nucléaire. Aujourd’hui, nous avons la responsabilité de le rendre encore plus sûr et plus durable.
Thomas Chesseboeuf (P22)
À mon arrivée à l’école, mon projet professionnel était encore flou. Au fil de la première année, je me suis progressivement intéressé aux thématiques de l’énergie et des ressources minières. La seconde année m’a révélé mon goût pour le travail en équipe autour d’un projet oscillant entre théorie et pratique. Mon année de césure, quant à elle, m’a permis de confronter mon projet naissant à deux milieux assez distincts : la sûreté nucléaire et le développement de projets photovoltaïques.
En effet, j’ai pris conscience ces dernières années que la construction d’un avenir désirable – préservant la biodiversité, la santé et le climat, réduisant les inégalités, encourageant l’esprit critique et le lien social, etc. – n’allait pas de soi. Cet avenir repose en grande partie sur nos industries, notre agriculture, notre éduquant, nos systèmes d’information, etc. Tout cela nécessite un approvisionnement énergétique à la fois décarboné et résilient face aux aléas tant physiques que géopolitiques. Ces constats m’ont naturellement conduit à m’intéresser aux énergies renouvelables et au nucléaire, mais c’est la césure qui m’a permis de trancher.
Mes deux expériences de stage, bien que très différentes, ont été particulièrement formatrices. Le secteur du photovoltaïque, en constante évolution, est porté par un marché dynamique et agressif : il s’agit d’un monde très compétitif, les perspectives changent rapidement, ce qui le rend extrêmement stimulant. D’un autre côté, j’ai plutôt perçu ce milieu comme étant guidé principalement par des intérêts économiques de court terme.
À l’inverse, le nucléaire se distingue par la complexité de ses technologies et l’interdépendance de ses problématiques. Cela requiert une forte coordination entre de nombreux acteurs, ce qui en fait un domaine moins agile par essence. Mais il en jaillit une vision collective, partagée entre industriels, pouvoirs publics et citoyens. De la conception au démantèlement, la filière nucléaire mobilise un tissu industriel dense et des compétences variées : construction, sûreté, approvisionnement, exploitation, cycle du combustible, etc.
Ces constats me confortent dans l’idée que le nucléaire représente une aventure à la fois humaine et technologique, au service d’un projet collectif et durable. C’est donc dans l’association de ce champ des possibles et du sens global que porte le secteur du nucléaire que je me retrouve le plus aujourd’hui.