Comment est structurée la recherche à Mines Saint-Étienne ?
École de l’Institut Mines-Télécom, ses thématiques stratégiques ont pour vocation de répondre aux enjeux industriels et sociétaux de la France, avec une structuration en 4 axes : Industrie du futur responsable, Souveraineté numérique et sobriété, Énergie, économie circulaire et société, et Ingénierie, Santé & Bien être.
La mise en œuvre de ces axes de recherche se décline au travers de 5 Centres de Formation et de Recherche (CFR) qui sont positionnés en fonction de leurs domaines applicatifs. Leurs départements pluridisciplinaires sont intégrés dans des unités de recherches (URs), en partenariat avec des organismes nationaux de recherche (CNRS, INSERM) ou d’autres organismes de recherche (universitaires et CEA), sur les deux campus, Saint-Étienne et Aix-Marseille-Provence.
Cette organisation duale, articulant domaines applicatifs et disciplines académiques, favorise une intégration étroite entre recherche et formation au sein de nos CFR. Elle permet d’immerger nos étudiants dans les enjeux sociétaux contemporains majeurs, tout en mobilisant l’expertise de nos URs pour satisfaire les attentes de nos partenaires socio-économiques et garantir le renouvellement scientifique nécessaire à l’excellence de nos travaux.
Quels sont vos principaux centres de recherche ?
Le centre Sciences des Matériaux et Structures (SMS) met en œuvre les activités de recherche, dans le domaine général de l’élaboration, la transformation et la tenue en service des matériaux métalliques, céramiques et composites, appliquées dans de très nombreux domaines, énergie, transport, industrie…
Le centre Sciences des Processus Industriels et Naturels (SPIN) développe son expertise dans le domaine du Génie des Procédés relatifs aux systèmes dispersés (grains, particules, gouttes, bulles, milieux poreux…). Les domaines applicatifs sont l’énergie, l’usine éco-efficiente, les géosciences de surface et l’instrumentation des procédés. Les activités de ces deux centres sont développées de manière complémentaire et équilibrée entre les aspects expérimentaux et numériques.
L’Institut Henri Fayol se concentre quant à lui sur les transformations actuelles liées aux transitions numérique, écologique et industrielle, essentielles à l’efficience, la résilience et la durabilité de l’industrie et des territoires. Il déploie une stratégie pluridisciplinaire, combinant le génie mathématique et industriel, l’informatique, le génie de l’environnement et le management responsable. L’institut collabore avec des laboratoires de recherche pour favoriser une performance industrielle globale créatrice de valeur pour toutes les parties prenantes et leurs territoires.
Le Centre Ingénierie et Santé (CIS), situé au cœur du Pôle Santé de Saint-Étienne, est un lieu unique en France pour la recherche partenariale et translationnelle en santé. Sa proximité avec le CHU et la faculté de médecine favorise les collaborations avec l’industrie et les hôpitaux. Ses domaines de recherche couvrent la biomécanique des tissus mous, des textiles médicaux et des implants, ainsi que l’ingénierie des biomatériaux et des particules inhalées. Le CIS s’intéresse aussi à l’ingénierie des structures de soin et des systèmes de santé.
Implanté sur le campus Aix-Marseille-Provence, le Centre Microélectronique de Provence (CMP) décline ses activités de recherche sur les domaines de l’électronique flexible et étirable, la sécurité des systèmes embarqués, la bioélectronique et la technologie de l’information pour la fabrication et la logistique
Quels sont les moyens humains et les partenariats mobilisés pour porter les activités de recherche de Mines Saint-Étienne ?
Ces travaux de recherche mobilisent plus de 150 enseignants-chercheurs et près de 180 doctorants. Ils s’inscrivent dans un écosystème de partenariats aux échelles locale et nationale, incluant une dizaine de pôles de compétitivité, plusieurs Laboratoires d’excellence (Labex), ainsi que le Collège Ingénierie Lyon–Saint-Étienne qui regroupe l’INSA Lyon, Centrale Lyon, l’ENTPE et les Mines Saint-Étienne, en association avec l’Université Jean-Monnet de Saint-Étienne. L’appartenance de Mines Saint-Étienne à l’Institut Carnot M.I.N.E.S (Méthodes innovantes pour l’entreprise et la société) témoigne de son engagement en faveur de la recherche partenariale. Cette dynamique se traduit concrètement par des contrats de recherche avec l’industrie, révélateurs de la solidité des liens école-entreprises. En 2024, le volume de ces contrats atteint plus de 10 millions d’euros, incluant environ 20 % de financements européens.
Quelles sont les récentes réalisations et collaborations avec l’industrie ?
L’année 2024 a été couronnée de nombreux succès, avec 18 projets de l’Agence Nationale de la Recherche (ANR) acceptés (taux de succès de 67 %). Parmi ceux-ci, la chaire industrielle SIRA, développée avec Framatome et EDF, étudie la ségrégation intergranulaire et propriétés de rupture des aciers faiblement alliés pour prolonger la durée de fonctionnement des réacteurs nucléaires au-delà de 50 ans. On peut également citer la labcom ANR DISC-AER, en partenariat avec EENUEE, qui développe des solutions composites pour l’aviation électrique régionale [lire à ce sujet la rubrique Trajetoires].
Le domaine de la santé se distingue également avec une bourse ERC Advanced attribuée au projet “Juven Twin”, qui vise à minimiser l’impact du vieillissement artériel par le contrôle des forces mécaniques cellulaires. Le projet FBI (France Brain Implant), soutenu par l’INSERM, développe quant à lui des bio-électrodes flexibles pour des interfaces cerveau-machine durables.
Dans le numérique, nos équipes participent au projet 5G Métaverse avec Airbus, Orange et cinq écoles de l’IMT pour adapter la 5G aux besoins du métavers. Le projet MACMIA, associant 8 entreprises, vise à massifier la formation en intelligence artificielle et science des données.
Quel être votre rôle en tant que directeur de la Recherche à Mines Saint-Étienne ?
En tant que directeur de la Recherche, ma mission consiste à piloter et coordonner l’ensemble des activités de recherche de l’établissement, tout en assurant notre représentation auprès des différentes instances partenaires. Cette fonction implique plusieurs responsabilités clés : la supervision de la formation doctorale en collaboration étroite avec l’École doctorale Sciences Ingénierie Santé (ED SIS 488), la gestion juridique des contrats de recherche incluant les aspects de propriété intellectuelle au service de nos enseignants-chercheurs, et enfin le déploiement de notre stratégie recherche à travers l’orientation des réponses aux différents appels à projets.